lundi 20 août 2012

Les étudiants dans la bergerie des politiciens


LES ÉTUDIANTS DANS LA BERGERIE DES POLITICIENS

Il y avait quelques figures longues après le fameux débat des chefs (19 août) qui convoitent de devenir Premier ministre du Québec, le soir du 4 septembre prochain. On s'attendait, sans doute, à ce que l'on parle des questions liées à l’éducation, de la loi scélérate 78, des solutions précises sur les frais de scolarité universitaires augmentés drastiquement par le Parti Libéral, du sous-financement des universités.… Mais comme a dû dire le Président Poutine de Russie au Pussy Riot, Niet. À peine Jean Charest a-t-il rappelé les désordres et l’intimidation «inacceptables» et de la désobéissance civile «intolérable» du printemps dernier; et quand Françoise David lui a posé la question (qu’il ne fallait pas poser), Jean Charest a tout de suite répondu en exécutant une pirouette digne des plus grandes ballerines, «mais laissez-moi d’abord répondre à une remarque de M. Legault concernant la santé». Exit le mauvais sujet, car, contrairement aux étudiants, il y a un gray power dont le bulletin de vote compte pour les libéraux beaucoup plus que les étudiants qui ne votent pas - et ceux qui votent, ne voteront sûrement pas pour les Libéraux, …sauf Ariel Grenier.

Voilà pourquoi des étudiants rassemblés pour assister au débat des chefs sont sortis plutôt déçus. Le scrutin qui était présenté comme la solution au conflit étudiant se révèle déjà pour ce qu'il est : une diversion. Soyons sérieux. À l'ère du Plan Nord ou de la Souveraineté empaillée, la question étudiante est vraiment de celles qui sont sans importance. Certes, Françoise David portait le carré rouge - encadré et probablement plastifié -, elle, qui a su s’élever au-dessus de la mêlée, ne peut s’attendre à plus que d’être élue dans Gouin. D’où cette attitude mielleuse qu'elle avait avec les autres chefs et qui avait pour but de faire oublier les esclandres d'Amir Khadir. En retour, on ne pouvait manquer ce respect onctueux que les loups qui convoitent la bergerie québécoise lui portaient. Le mot d’ordre des Charest-Marois-Legault : ne pas brusquer Mme David; après tout, la gauche n'est pas menaçante au Québec, on peut donc se permettre d'être courtois. Et madame David, en héritière des Salomon de sa dynastie, a su jouer la reine de sagesse, toute en nuance, détendue, souriante, s'élevant au rôle distant de gardienne de la paix et de l’ordre télévisuel. Sa sérénité jouait un peu le rôle d’une camomille après une furieuse partie de cinq cent!

Il n’en reste pas moins que Jean Charest non seulement a éludé la question étudiante avec son mépris condescendant habituel, mais l’a fait glisser sous celles qui hantent les anxieux prédécédés des Résidences Soleil et du Jardin des Doyens. On s’est disputé sur l’éternel temps d’attente dans les hôpitaux, à qui bénéficierait les redevances du Plan Nord, l’exploration pétrolière d’Anticosti, du Référendum dans un premier mandat, pour finir par la seule preuve de fraude de financement des partis politiques que Charest a sorti de sa poche, le rapport Moisan, qui incriminait directement le Parti Québécois du temps où Pauline Marois et François Legault en étaient tous deux ministres! En ramassant les deux d'une seule main, il reprenait là le coup qu’il avait fait à Bernard Landry, voici neuf ans, lorsqu’il avait sorti une déclaration faite l’après-midi même par Jacques Parizeau et qui avait déstabilisé le Premier Ministre devant des millions de téléspectateurs qui le regardait bégayer ses phrases latines. Ah! Ce Charest, il est vraiment un élève - très mauvais élève, ais-je dit -, de Machiavel. En jouant le lion, il s’était mis, et la province avec, dans le pétrin; mais en jouant le renard, il est très futé et parvient même à s'en sortir (du moins le bout de la queue).

Car, une fois les étudiants ayant cessé d’occuper la rue pour retourner téter leur diplomation dans un sprint final de deux mois, avec des enseignants tentés par la carotte et intimidés par le bâton, les résultats seront sûrement d’une qualité certifiée. Avec des cours universitaires bâclés, en temps de paix comme en temps de guerre, ça ne fait pas grande différence. Beaucoup parviendront à faire créditer leur temps de mobilisation politique comme «expérience dans le milieu» (social, politique, administratif, relations publiques, etc.) pour obtenir un bon 85% ou un B, selon le mode de docimologie. Pendant ce temps, pour les irréductibles des marches nocturnes, l’accroissement de la pression policière finira bien par en venir à bout. Et ce matin, dans toutes les garderies à $7.00 du Québec, les enfants peuvent chanter, en se tenant par la main, la ronde célèbre:


Il pleut, il pleut bergère,
Presse tes blancs moutons,
Allons sous ma chaumière
Bergère, vite, allons.
J´entends sous le feuillage
L´eau qui tombe à grand bruit,
Voici, voici l´orage
Voici l´éclair qui luit.

Cette bluette, on la doit à Philippe Fabre, un type de
Burt Lancaster en Elmer Gantry, 1960.
Carcassonne (1750-1794). Parce qu’il obtint un prix, une églantine, à un concours de poésie, il devint pour le commun des mortels, Fabre d’Églantine. S’il est convenu de faire d’Il pleut, il pleut bergère une ronde enfantine, il faut, si vous lisez bien les paroles de la chanson, convenir qu’elle est une versification coquine propre au XVIIIe siècle. Elle accompagnerait très bien L’Escarpolette du peintre Fragonard. Le premier couplet parle d’une bergère qui conduit ses moutons autour d’une chaumière alors que l’orage gronde à l’horizon. N’y voyez aucune allusion à la ministre Beauchamp ou la ministre Courchesne. Je vois plutôt Léo Bureau-Blouin, travesti, qui avec son goût pour le consensus, vend maintenant le «tonique Marois» qui est censé faire disparaître les courbatures, les maux de tête et la loi scélérate 78.

Car le beau Léo ne disait-il pas qu’il était un homme de consensus et que le vote du 4 septembre serait celui où se réglerait le différend étudiant? Pour peu, on aurait entendu ce bon vieux Brian Mulroney des années 80, qui après l’ère des affrontements Trudeau, parlait de ce que j’appelle les 3 C - qui finissent par en donner un quatrième : la consultation, la concertation, la conciliation, ce qui résulte en fin de compte en constipation (Je parle de la constipation constitutionnelle, bien entendu). Si ce n’est pas ça dont nous souffrons, surtout depuis que les coliques Harper se sont mises à nous tordent les boyaux, il va falloir un maudit bon tonique pour pouvoir faire passer tout ça. Le consensuce n’est jamais rien d'autre que le consentement de celui qui doit sucer la partie adverse afin d'avoir la paix dans une apparence de réconciliation. C’est ce qu’ont dû se dire certains étudiants qui regardaient la télé, hier soir, en pensant que le vote anti-Charest porterait la campagne électorale à parler des vraies affaires, c'est-à-dire propulser de l'avant leurs revendications. Pensez à l’efficacité du tonique Marois, si elle entre minoritaire le 4 septembre! Si elle s’empresse à faire voter une loi abolissant la loi scélérate 78, elle va être mise en minorité car Charest et surtout cette tête de bois de Legault vont se coaliser pour la défaire en Chambre. Il est douteux que, si vite après l’élection du 4 septembre, Mme Marois ose s’engager dans une seconde élection. Or, à deux semaines du scrutin, avec le plafonnement de son pourcentage de vote, elle risque bien d'être portée au pouvoir …d’un gouvernement minoritaire.


Entends-tu le tonnerre?
Il roule en approchant,
Prends un abri bergère
A ma droite en marchant.
Je vois notre cabane,
Et tiens, voici venir
Ma mère et ma sœur Anne
Qui vont l´étable ouvrir.

Voilà où ne pouvait que conduire le consensus souhaité par Bureau-Blouin (qui, en entendant, fait les revues à potin de vedette qui nous présente la «femme de sa vie», sa môman). S’il avait retenu la leçon d’Ulysse, il se serait fait mettre de la cire dans les oreilles et serait resté chez lui afin de ne pas entendre le chant de la sirène (qui est parfois plus dangereux que celui des sirènes). Mais, que voulez-vous, tout le monde sait que les cours au collégial dispensent un contenu culturel tellement riche et étoffé… En tout cas, quelques éclairs commençaient à fuser dans le regard de certains étudiants qui comprennent maintenant qu’ils se faisaient flouer avec cette élection, et que le tonnerre recommencerait à gronder au loin. Dans deux jours, c’est la marche du 22 du mois. Il y a de bons risques pour que cette marche ramène une bonne pression de participants, alors que depuis les derniers soirs, les marches nocturnes ne cessent de perdre de militants.

Bonsoir, bonsoir ma mère,
Ma sœur Anne bonsoir,
J´amène ma bergère
Près de nous ce soir.
Va te sécher ma mie,
Auprès de nos tisons.
Sœur, fais-lui compagnie,
Entrez, petits moutons.

La coquinerie de Fabre d’Églantine était connue. Cet homme à femme fonctionnait comme Jean Charest le disait à propos de François Legault, en «égoïste»; it’s all about me. Et ses conquêtes féminines ne se comptent plus. Homme de théâtre raté, il avait écrit un Philinte qui se voulait une suite au Misanthrope de Molière. Philinte, c’est la bonne conscience d’Alceste, le misanthrope. On lui doit cette réplique célèbre: «La parfaite raison fuit toute extrémité, et veut que l'on soit sage avec sobriété». Bref, Philinte serait-il le sophiste grec, le Protagoras de Socrate? Pas tout à fait. Philinte prêche plutôt la sophrosunè, la tempérance, la modération, la maîtrise des appétits ou du contrôle de soi. Contre Gabriel Nadau-Dubois et la CLASSÉ, qui représentaient aux yeux de l’opinion publique l’excès, l’extrémisme des revendications, la gourmandise des appétits et le manque de contrôle de soi par l’usage de la violence et de la désobéissance civile, les renards politiques préféraient vanter la sophrosunè qui guidait l’action de la F.E.C.Q. et de la F.E.U.Q. Le discours de Bureau-Blouin est tombé dans cette sophistique qui fait passer la soumission, la modération et le consensus incestueux pour une marque de «sagesse». Car chez les Grecs, la sophrosunè n’est pas la sophia.

Dans la Grèce antique, l'ancienne sagesse, celle d'avant la philosophie, porte le nom de Sophia, et Sophos est celui qui l’enseigne et la pratique : c’est le Sage comme le représentaient Héraclite et Empédocle, savants en toutes choses, maîtres d'excellence en tous domaines. Plutôt irréaliste ou surfaite dans les faits, Socrate et Platon n’enseignaient pas qu’il fallait être parfait comme votre Père céleste est parfait, mais plutôt qu’il fallait considérer la sagesse comme une quête amoureuse, celle du savoir, de la sagesse, plutôt que d’y prétendre en tant que possesseur. Après la guerre civile, la guerre du Péloponnèse, la conquête des cités grecques (sauf Sparte) par les Macédoniens, les philosophes désertèrent les rues et se replièrent dans le domaine privé. Contre les guerres civiles, les rêves conquérants d’Alexandre, la domination des civilisations étrangères, apparaissaient de nouveaux sages, les Kuniques (Cyniques avec Diogène), les Cyrénaïques (l’hédonisme d’Aristippe de Cyrène), les Stoïciens (de Zénon de Cition à Cicéron, Sénèque, Épictète et Marc-Aurèle), les Épicuristes d’Épicure - va sans dire - et les Pyrrhonistes, les sceptiques absolus, de Pyrrhon d’Élis.

De tous ces «nouveaux philosophes», issus de la courbure Protagoras-Socrate-Platon, apparaît une nouvelle définition de la sagesse : la Sophrosuné qui met de l’avant la santé du corps et de l'esprit, la modération, la prudence pratique. À l’excellence idéalisée, absolue de la sophia, la sophrosunè est une excellence relative. Un peu comme un piratage fait à Taïwan, elle est un clone d’une griffe. Ou encore ce qu'est un médicament générique à un médicament princeps. Dans un tel esprit, la technè l’emporte sur la païdeia, l’éthique est renvoyée aux idéalistes, alors que la politique est abandonnée «aux tyrans et aux stratèges». Certes, la connaissance s'approfondit, se complexifie, se ramifie tout en se spécialisant, mais elle évolue seulement en vue de ses applications pratiques. C’est une philosophie des «temps de troubles», des angoisses apocalyptiques, une «philosophie pour gros temps»: voici l’éclair qui luit!


Soignons bien, ô ma mère
Son tant joli troupeau
Donnez plus de litière
A son petit agneau.
C´est fait, allons près d´elle
Eh bien, donc, te voilà!
En corset qu´elle est belle!
Ma mère voyez-la.

En fait, c’est bien d’une «litière» qu’il s’agit, car toutes ces écoles de «nouveaux philosophes» grecs sont nées en se dressant les unes contre les autres. Un peu comme François Legault est né du Parti Québécois pour fonder la CAQ! Sans penser toutefois y trouver la moindre sophrosunè, car sa pensée est «magique», aimait répéter Pauline Marois, comme si elle lui enfonçait à chaque fois un coup de couteau, un véritable déballage de solutions extrêmes qui ne tiennent nul compte de la réalité sociale québécoise. Mais c’est là le lot de tous les partis qui n’ont jamais eu à gouverner et à peaufiner cet «art du possible» comme l'appelait Bismarck, et qui n’est pas cet «art de gouverner le moins possible» des néo-libéraux, ce qui en est tout le contraire et qui régit le principe de gouvernance telle que l’entendait les Anne-Marie Dussault et Emmanuelle Latraverse au soir du débat. La gouvernance est précisément l’incapacité de tenir compte du possible pour l’absolu du rendement et de l’efficacité en matières énergétiques, financières, technologiques et multimédia. Tout le reste est renvoyé à la sphère privée, où on peut être cynique (dans le mauvais sens du terme), hédoniste, fataliste, précieux et sceptique. En ce sens, aucun des quatre chefs politiques québécois n’échappait à l’une ou l’autre de cette décadence de la sophia en sophrosunè. Et, par le fait même, ils ne peuvent considérer l’éducation que comme la production standardisée d’adeptes de la technè modérés, passifs, efficaces mais superficiels …comme Philinte.

Soupons! Prends cette chaise,
Tu seras près de moi
Ce flambeau de mélèze
Brûlera devant toi.
Goûte de ce laitage
Mais tu ne manges pas!
Tu te sens de l´orage?
Il a lassé tes pas.

Pendant que les moutons ont regagné la bergerie collégiale et universitaire, il est possible de penser que tout pourra reprendre comme avant. Plusieurs prédisent que c’est utopique. Que le conflit étudiant - le printemps Érable - est là pour durer. Les cyniques, les hédonistes, les fatalistes voudraient qu’on en reste là. Pour les gouvernants cyniques, c’est l’art de rouler en faisant passer cela pour gouverner; pour les étudiants hédonistes, c’est it’s all about me et ma carrière, et pour les idéalistes fatalistes, c’est que le chose étant ainsi faites, pourquoi s’obstiner et payons le tribut au tyran. Pour ceux qui ne distinguent pas de différence entre la résiliance et la résignation, on qualifiera le second terme des caractères du premier. Et la police anti-émeute pourra retrouver son antre et recommencer à se gaver de beignes Ti-Motons aux frais de ces imbéciles de citoyens sages de la sophrosunè.

Pour les irréductibles, il y a moyen de ne pas se faire avoir, du moins complètement. Il s’agit de pousser la préciosité jusqu’à revendiquer un système d’éducation construit à partir d’une vision supérieure des individus autrement que comme des outils pour développer l’économie qu’empochera une seule frange de la société. Du superficiel il est possible d’éviter le superflu pour accéder à un ciel qui marquera un retour vers la sophia. L’art du goût, l’art de goûter la vie au-delà des contraintes qu’elle inflige. Dans un milieu gouverné par un François Legault, cet art de goûter la vie passe pour un goût de la fainéantise, de «mener la belle vie» ou, comme le disait le maréchal Pétain lorsqu’il justifiait la défaite de 1940 par «l’esprit de jouissance» des Français de l’entre-deux-guerres. Comment être épicurien sans être hédoniste, voilà où réside la différence entre l’art de goûter et l’art de s’empiffrer. S’empiffrer de soins de santé pour les hypocondriaques et d’instruction pour le stress salarié. De ce point de vue, les Libéraux également manquent totalement de goût. Le Sagard des Desmarais est un exemple de néo-classicisme kitsch qui montre que ce n’est pas la quantité d’argent qui donne pour autant une sensibilité capable de distinguer le gigantisme fascisant de la grandeur chevaleresque.

Mais comment être stoïque sans être résigné ou résiliant? Comment accepter que l’homme n’est pas particulièrement bon, que ses intentions sont rarement pures ou honnêtes, que sa violence se cache derrière des faux-semblants de droit et de lois, que sa méchanceté n’a pas de limites, qu’on ne peut lui faire confiance tant il est fourbe et hypocrite, cachant le mal derrière de bonnes intentions et condamnant le mal au nom de ses intérêts privés? La privatisation des profits et la socialisation des pertes et des dettes? C’est l’échec de tous les stoïcismes, grecs, romains, chrétiens qui ont dû inventer un art de vivre dans la tristesse perpétuelle, la mélancolie, l’acédie. La perte du goût de vivre jutifiée par l’hyperconscience de la nature humaine et la faillite des illusions consensuelles des innocents de bergerie.

Eh bien, voilà ta couche!
Dors-y bien jusqu´au jour
Laisse-moi sur ta bouche
Prendre un baiser d´amour.
Ne rougis pas, bergère,
Ma mère et moi demain
Nous irons chez ton père
Lui demander ta main.

Fabre d’Églantine était un fripon. Il est certain, qu'une fois mariée, la malheureuse bergère va devenir la putain de son pimp et de sa belle-mère si précautionneuse des moutons, la mère-maquerelle du bordel où elle sera «employée», donnant des «services personnalisés» à la clientèle. Pourquoi prévoir une fin si sinistre à une comptine si innocente? Parce que, secrétaire de Danton durant la Révolution française, Fabre encaissa et fit encaisser de généreux bénéfices à partir d’une Compagnie des Indes orientales aux fonds totalement vidés. Comme le principal actionnaire était la République, cela alimenta le réquisitoire de l’accusateur-public contre les Indulgents, et tout cela se termina à la guillotine. Dans la charrette (sic) qui les conduisait à l’échafaud, dit-on, Fabre s’employait à chercher des rimes. «Des vers, des vers, nous en ferons tous bientôt au tombeau des vers», lui aurait répondu le gros Danton, hédoniste sans épicurisme, sceptique sans stoïcisme, cynique sans critique.

Voilà donc où pourraient conduire les soi-disant valeurs québécoises que tous les partis, unanimement, s’approprient comme étant les meilleurs défenseurs. Voilà pourquoi il ne faut pas être agressifs, car ça rebute la population qui aime tant qu’on lui pose des licouls de papiers autour des épaules. Voilà pourquoi il faut être confiant et consensuel, car la révolte, ça fait mal. Ça fait mal au cœur avant de faire mal au crâne, quand une brute de la police vous donne un coup de matraque sur la tête pour vous faire rentrer l'ordre bourgeois à tout prix dans la cervelle. S'il vous fend le crâne et cause une commotion cérébrale, il peut revendiquer de la CSST un montant pour choc émotif violent reçu en devoir! Voilà pourquoi il faut toujours négocier et négocier, non pour améliorer son sort mais pour éviter qu’il ne dépérisse davantage. Je pense à tous ces assistés sociaux créés par la «prospérité» de l’ère Charest et de qui on n’a pas soufflé un mot de la soirée, même de la part de Québec Solidaire! Encore moins que la cause étudiante, on n’a pas parlé d’eux de la soirée. Voilà pourquoi la sophrosunè est devenue un art de cocufier le monde, repoussant la sophia, l’unique et véritable sagesse qui ne fait de cadeau à personne, du moins à personne qui use de la malversation pour parvenir à ses fins⌛
Montréal
20 août 2012

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